Au fil du temps, de nombreux chercheurs, plaçant leur curiosité au service de l’exploration du monde animal, ont cherché à déterminer la force de morsure de diverses espèces. Pour ce faire, ils ont mis au point une série de méthodes visant à mesurer ou, à défaut, à estimer cette puissance s’exerçant principalement par les dents, les os et les muscles de la mâchoire.
L’outil de mesure : la jauge de force
Une des solutions mises en place par la communauté scientifique se nomme la jauge de force. Il s’agit d’un dispositif qui, lorsqu’il est mordu par l’animal, enregistre la pression exercée. Cette pression se traduit par une force de morsure exprimée en newton. L’un des résultats les plus impressionnants enregistrés jusqu’à ce jour est celui du crocodile de mer, atteignant les 16 460 newtons, une mesure vertigineuse en comparaison à l’homme adulte dont la morsure n’excède pas les 1 000 newtons.
Meilleurs mordants : les hypothèses
Cependant, pour certains animaux, cette méthode de mesure s’avère complexe, voire impossible. C’est pourquoi, d’autres critères sont utilisés pour estimer leur force de morsure. La structure osseuse et musculaire de l’animal, notamment de sa mâchoire, liée souvent à sa taille, constitue l’un de ces critères. Un autre critère non négligeable est la forme des dents de l’animal. Des dents acérées et pointues maximisent la puissance de la morsure. Enfin, le type de proies chassées par l’animal peut aussi être un indicateur : certains prédateurs possèdent une morsure capable de transpercer des proies à l’enveloppe singulièrement résistante.
Ainsi, estimées grâce à ces critères et appuyées par des modélisations informatiques, les morsures de l’orque et du grand requin blanc pourraient surpasser celle du crocodile marin avec respectivement 84 516 newtons et 18 000 newtons.
Quid des espèces disparues ?
Quant aux espèces éteintes, leur force de morsure demeure un sujet plus complexe à appréhender, car nous ne disposons en général que du squelette et des dents pour nous guider. Cependant, en basant l’étude sur le crâne, il est possible de modéliser les tissus musculaires de la mâchoire et ainsi d’estimer leur puissance de morsure. A titre d’exemple, des chercheurs ont estimé la force de morsure du T-rex à 35 000 newtons et celle de l’énigmatique requin préhistorique, le Mégalodon, à 182 200 newtons.
Il faut bien sûr garder à l’esprit que ces chiffres demeurent des suppositions basées sur des estimations scientifiques. Bien que ces études puissent parfois paraître abstraites, elles sont indéniablement fascinantes, illustrant avec brio la morsure impitoyable du monde animal.