L’éthologie équine est l’étude du comportement des chevaux entre eux et avec les humains. Connue depuis toujours, elle permet de comprendre au mieux son cheval afin d’appréhender ses réactions, d’apprécier ses sentiments, de lier une relation de confiance avec lui. Certaines personnes affirment qu’il faut distinguer le monde du sport et celui de l’éthologie, qu’il y a d’un côté les cavaliers avides de gloire et de l’autre, ceux qui voudraient uniquement le bien être de leur cheval. Pourtant, de multiples cavaliers de haut-niveau travaillent avec des éthologues déclarant que les résultats commencent par la compréhension infime de son cheval. On parle d’un vrai couple lorsque les deux réussissent, après des années de travail, de remise en question, de doutes, à parler enfin, le même langage. Et c’est cette relation à laquelle tout le monde aspire.
Définir l’éthologie
L’éthologie fait partie du paysage équestre. Une des grandes lignes du travail d’éthologue est de redonner espoir à une vie abîmée, arrachée par l’être humain avec le temps. C’est un travail délicat qui demandera beaucoup de patience et de persévérance. Un éthologue doit d’abord faire un travail avec lui-même avant de travailler avec son partenaire. De nombreux chevaux, qui ont connu des violences et des conditions de vies inconcevables doivent se confronter à une rééducation. Bien que pour certains, cela paraît souvent impossible, d’autres se livrent volontiers à un travail de communication.
Chaque éthologue a sa technique d’approche qui se décline sous forme de plusieurs jeux avec une intensité progressive : la désensibilisation, le respect et la confiance. C’est une analyse très compliquée car il est plus facile de créer une relation de confiance sur un cheval qui a un passé vierge que de le ré-éduquer après que d’autres l’aient soumis par la force.
Être éthologue, c’est un vrai métier, et non une vocation. De nombreux livres ont été rédigés par les plus grands éthologues reconnus à ce jour : Andy Booth, Patt Parelli, Monty Robert … Chacun vous livrera les secrets de sa méthode. Si vous souhaitez en faire votre métier, privilégiez ceci comme une activité secondaire car il est très dur, de nos jours, de pouvoir en vivre.
L’éthologie, phénomène de société ?
Il est important de ne pas tomber dans l’excès de ce mouvement devenu une tradition. L’équitation étant un domaine très orgueilleux, beaucoup de cavaliers s’octroient le droit de se dire éthologue et pensent ainsi pouvoir transmettre leur savoir. Le problème qui en résulte est que de nombreux conseils sont appliqués dans de mauvaises conditions. Les éthologues déclarent que c’est ce type d’opérations qui leur renvoient une mauvaise publicité.
Il faut savoir que des formations et des stages existent au sein de structures reconnues comme le Haras de la Cense, dont la devise est de penser nature et de respecter cette dernière. Si vous souhaitez avoir un avis sur votre cheval, renseignez-vous bien avant sur l’intervenant qui va communiquer avec ce dernier. On ne devient pas éthologue en lisant des livres ou en arrivant à monter son propre cheval selon une méthode particulière. Vous devez savoir communiquer avec chaque cheval dans les règles de l’art.
Le sport, un pas vers la nature et la compréhension de soi
Le marché des sports équestres n’a jamais été aussi développé qu’à nos jours. Des innovations sportives aux moyens mis en place pour réussir au plus haut niveau, c’est un monde à part qu’il est difficile de comprendre vu de l’extérieur. L’éthologie, quant à elle, repose sur les biens fondamentaux de la nature. Malgré toutes les idées pré-conçues sur le sujet, éthologues et cavaliers travaillent pourtant de plus en plus ensemble.
Pour Michel ROBERT, cavalier international, le cheval l’a aidé à se construire et à comprendre qui il était. « J’ai déjà appris à aimer les chevaux avant d’aimer les humains » analyse sans langue de bois le cavalier qui a côtoyé les épreuves olympiques durant des années. Pour lui, lorsqu’on veut être dans une relation de confiance et non de force avec son partenaire, il faut d’abord apprendre son langage afin de pouvoir lui transmettre le nôtre.
Pour de nombreux sportifs, l’éthologie permet de répondre à des questions que même les entraîneurs internationaux n’arrivent pas à déchiffrer. Pénélope LEPREVOST, meilleure cavalière mondiale, tend de plus en plus à adopter cette technique à la maison sur des chevaux délicats. « Le but est de leur donner notre confiance afin qu’ils se détendent un maximum et que le travail soit ainsi plus bénéfique ».
Pour Eric LAMAZE, champion olympique, la relation qu’il a développé tout jeune avec le cheval lui a sauvé la vie : « Quand tu as une telle relation, un rapport aussi fort, tu deviens un peu comme ton cheval et il devient un peu comme toi. On a la même énergie qui se transforme en choses incroyables. Ils deviennent un membre de la famille. Perdre un cheval ce n’est pas comme casser un manche de hockey ou une raquette de tennis. Nous devenons très proches de ces animaux. Ils sont tout pour moi ».
La relation avec les chevaux inspire de multiples études. Il nous faudrait plusieurs vies pour tout connaître sur ces athlètes. L’éthologie, maintenant reconnu comme bénéfique pour le comportement et la relation homme/cheval, permet au grand sport de tendre toujours plus vers la perfection. Si vous souhaitez comprendre votre ami, n’hésitez pas à vous faire former, à apprendre, à découvrir. Et vous verrez, une fois la relation installée, quelle plénitude à l’instant présent …