Alors qu’on en avait peu entendu parler depuis quatre ans, la polémique sur le port des guêtres postérieures est de retour. Alors que deux concours se déroulaient, dont la finale Coupe du monde Longines FEI de Bercy, le passage des postérieures démesuré d’Admara sous la selle de Carlos Lopez a choqué et relancé le débat.
Des avis controversés
On disqualifie aujourd’hui un couple pour la moindre goutte de sang au passage des éperons, mais on autorise encore les guêtres postérieures qui améliorent les performances des chevaux mais qui peuvent également nuire à leur bien-être. Cela montre bien la complexité des décisions de la part de la FEI en matière de protection et d’harnachement pour garantir le bien-être des chevaux et l’équité en saut d’obstacle. Même si cela semble évoluer dans le bon sens, des incohérences et des problèmes d’applications semblent cependant subsister. Alors qu’en épreuves amateur, les guêtres postérieures sont prohibées, la décision ne semble encore pas être claire du côté de la FEI.
John Madden, vice-président de la FEI en charge du saut d’obstacle, précise que des expertises ont été réalisées sur le port de ces guêtres postérieures avec des avis différents. Lors des JEM de 2014, un contrôle du positionnement et du serrage des protèges-boulets avait été mis en place. Cependant, ces dernières restent avant tout des protections afin d’éviter toute blessure et il est important, avant de prendre toute décision, de mesurer précisément leurs effets sur la santé des chevaux et sur leurs performances. Pour lui, s’il s’agit uniquement d’une question de fairplay, et que ces dernières ne font qu’améliorer les performances, leur interdiction peut alors être programmée d’ici quelques années afin de laisser le temps aux cavaliers de comprendre et de s’y préparer. Cependant, s’il est question du bien-être du cheval, elles vont alors être interdites rapidement.
Des décisions qui n’aboutissent pas, des avis différents… Les guêtres postérieures semblent alors être au cœur de nombreux débats, avec un avis cependant très controversé de la part des acteurs de la FEI.
Favorables au commerce ?
Bien qu’aucune étude scientifique n’a été menée, des vétérinaires, des éleveurs, des propriétaires ou encore des cavaliers ont déjà témoigné de leur flagrant effet néfaste sur le bien-être des chevaux. En effet, ces dernières sont considérées comme un dopage mécanique qui provoque le pincement du tendon et oblige ainsi le cheval à changer sa qualité de saut et son passage de dos.
Réside ici alors la difficulté à évaluer la réelle qualité d’un cheval de commerce. Les chevaux évoluant sans guêtres seront-ils toujours aussi démonstratifs et respectueux ? Aligneront-ils toujours autant de sans fautes ? Étant donné que la concurrence a doublé, de nombreux marchands sont alors incités à se tourner vers cette «protection».
Alors, protection du cheval ou lobbing du commerce ? La question reste encore très controversée et les débats ne vont cesser d’évoluer.