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Les carnivores et les rapaces, animaux superbes à observer et à étudier, sont souvent, à tort, mal perçues par les populations vivant à proximité. Les éleveurs se sentent, à juste titre, les plus concernés.
Les carnivores et les rapaces, des animaux craints et mal perçus
Mais, les grands prédateurs (ours, loup et lynx) sont devenus les boucs émissaires d’une agriculture en pleine déprise. Le véritable danger des troupeaux est plus être l’agneau de Nouvelle-Zélande que l’ours ou le loup. Certes, les grands prédateurs représentent une menace de plus pour les troupeaux, mais ce n’est certainement pas la principale cause de mortalité des troupeaux alpins ou pyrénéens, au vu des dégâts causés par les chiens errants ou les maladies. Sur 15 000 brebis qui disparaissent annuellement dans les estives pyrénéennes, seules 300 sont tuées par l’ours. Heureusement, des solutions existent pour faciliter la cohabitation mais elles ne sont parfois pas acceptées.
Autre exemple : les rapaces suscitent souvent la crainte et la peur, alors qu’ils sont totalement inoffensifs. Mieux, ils sont de véritables auxiliaires pour les agriculteurs. En effet, la présence d’un seul couple de faucon crécerelle ou de chouette effraie permet de dératiser un champ en quelques jours ! Heureusement, maintenant, la plupart des agriculteurs se rendent compte de ce bienfait.
Dernier exemple : les phoques sont encore vus par certains pêcheurs bretons et picards comme des concurrents qui pillent leurs filets de tous les poissons. En fait, pêcheurs locaux et mammifères marins sont victimes des mêmes flottes internationales de pêches, qui dévalisent les océans de leurs ressources poissonnières.
Les carnivores et les rapaces, des animaux rares et menacés
Si certains carnivores évoqués sur ce site, comme le renard, la genette, la buse variable, le faucon crécerelle… ne semblent pas menacés en France à court terme (bien qu’on s’aperçoive maintenant que de plus en plus de menaces pèsent sur l’ensemble des carnivores), d’autres sont gravement menacés et risquent de disparaître très rapidement. De plus, si l’on s’active à protéger, à juste titre, des symboles de notre faune comme le bouquetin des Alpes, le cerf ou le cigogne blanche (pour ne citer que ceux-là), on semble dédaigner les carnivores et les rapaces (à l’exception peut-être des vautours qui sont activement protégés et même réintroduits dans de nombreuses régions, pour notre plus grand bonheur).
L’exemple le plus flagrant est l’ours brun.
Actuellement, grâce à la réintroduction de trois spécimens en 1996-1997 puis de 5 autres en 2006, une vingtaine d’ours subsistent sur l’ensemble de la chaîne, côtés français et espagnols confondus. Mais un front anti-ours – certes minoritaire dans le massif – s’est constitué à partir d’éleveurs et d’élus opposés à l’ours. Les ours slovènes sont accusés d’être plus gros, plus carnivores et plus méchants que nos « petits » ours autochtones, ce qui est entièrement faux. De tels discours xénophobes, même lorsqu’on parle de protection de la nature, font froid dans le dos … Pourtant, l’ours n’est à l’origine que de 2 ou 3 % des cas de mortalité annuels des troupeaux dans les Pyrénées… La disparition de l’ours ne règlera aucunement le problème du déclin du pastoralisme de montagne. L’ours n’est que l’arbre qui cache la forêt et qui cristallise toutes les passions et les rancoeurs d’une partie de la population.
L’ours est le cas le plus connu et certainement le plus médiatique, mais beaucoup d’autres prédateurs sont au bord de l’extinction, sans que l’opinion publique ne s’en soucie. C’est le cas de l’aigle de Bonelli par exemple. Depuis des années, les effectifs de cette espèce n’ont fait que chuter (60 couples en 1970, 50 en 1980, 29 en 1990, 24 en 2000, 26 en 2006) et, si rien est fait, l’espèce disparaîtra de France dans 20 ans. Malgré l’effort de nombreuses associations (LPO, CEEP…), des tirs illégaux et des câbles tuent encore des aigles chaque année…